Coordonnées

Adresse
Laboratoire TRACES – UMR 5608 Université Toulouse Jean Jaurès Maison de la Recherche 5, allée Antonio Machado 31058 TOULOUSE Cedex 9

Corps

Université Toulouse Jean Jaurès

Discipline(s)

ARCHEOLOGIE

Thèmes de recherche

Etude anthropologique et archéo-thanatologique de la nécropole néolithique de Rouazi à Skhirat, du 5ème millénaire avant notre ère, dans le contexte néolithique marocain.

Cette thèse (direction T. Perrin, codirection B. Maureille) me permet de collationner mes travaux sur cette nécropole près de Rabat (Maroc), données que j’ai collectées depuis trois décennies, ainsi que sur d’autres sites néolithiques marocains qui avaient été fouillées au cours du 20ème siècle et dont les restes humains restaient inédits pour certains. La mise au jour de 87 tombes ainsi que des dépôts mobiliers (fouilles J.-P. Daugas et F.-Z. Sbihi-Alaoui), montre une forte proportion d’immatures avec des éléments et artefacts peu communs pour des inhumations d’enfants. Cet ensemble funéraire met en évidence des « regroupements » d’inhumations, dénommés « unités conceptuelles », avec une volonté d’association de 2 à 3 sépultures montrant un « lien » familial, affectifs ou plus simplement social…

Par ailleurs mes thèmes de recherches sont aussi orientés sur les premiers peuplements du littoral péruvien, travaux qui ont fait l’objet en 2000 d’une thèse de doctorat en Anthropologie biologique (université de Bordeaux – Codirection B. Vandermeersch et C. Chauchat) et qui est en cours de publication.

Activités / CV

Médecin, docteur en Anthropologie biologique de l’Université Bordeaux 1, est doctorant en Archéologie - Préhistoire (UMR 5608 TRACES).

Soutenue en 2000 (ED Sciences biologiques et médicales) ma thèse portait sur les premiers peuplements de la côte pacifique des Andes péruviennes (codirection B. Vandermeersch et C. Chauchat). Les restes humains étudiés (12 000 BP) sont issus de sépultures paijaniennes mises au jour dans les quebradas Cupisnique et Santa Maria, proches de la ville Trujillo (HAL).

Avant de débuter ce nouveau projet doctoral, j’étais aussi chercheur associé à PACEA (UMR 5199) et chargé de cours d’Anthropologie biologique à l’Université Bordeaux 1 de 1976 à 1979 et je collabore régulièrement depuis 1985 avec l’INSAP de Rabat - Maroc (encadrement d’étudiants).

Publications extraites de HAL affiliées à TRACES : UMR 5608

Informations complémentaires

La nécropole néolithique de Rouazi-Skhirat (Province de Témara-Skhirat Maroc), découverte en 1980 (fouilles Daugas et Sbihi-Alaoui), est le plus important ensemble funéraire connu du néolithique moyen du Maroc septentrional. Cet ensemble est inclus dans un cordon dunaire littoral récent de la façade atlantique et se situe dans la zone deltaïque de l’oued Cherrat, elle est composée de 87 tombes primaires et de 14 dépôts mobiliers, sans compter 11 crânes isolés mis au jour hors stratigraphie et 3 sépultures découvertes depuis, ainsi que des traces d’un habitat à proximité immédiate de la zone funéraire. Cet ensemble daté du 5ème millénaire avant notre ère, et se caractérise par une forte concentration d’immatures décédés avant l’âge d’un an. Malgré leur jeune âge, les cadavres sont intégrés à l’espace funéraire, et certains bénéficient d’artefacts peu communs pour des immatures (Colorants, perles en coquilles d’œufs d’autruche et en coquillage, hache polie, céramique, objets en ivoire...). Cet ensemble funéraire se caractérise aussi par des « regroupements » de sépultures, que nous définissons sous le terme « d’unités conceptuelles », avec 2 ou 3 individus, enfants ou adultes qui possèdent certainement une « histoire commune » qu’elle soit génétique, sociale ou plus simplement « affective ». La volonté de regroupement de corps est évidente et montre une « activité » intense de cette nécropole, avec présence de zones sans sépulture entourant les unités conceptuelles, pouvant évoquer des zones de passage comme des « sentiers », montrant que les Néolithiques avaient bien réservé cette aire dans un but funéraire et cultuel. Quelques squelettes mettent en évidence des traces de contention du cadavre (ou d’enveloppement) évoquant de probables « transports » du corps, et certainement une volonté de « rapatrier » l’individu pour l’inhumer au sein de cet ensemble funéraire et avec volonté de les regrouper en unités conceptuelles. Ainsi cette nécropole représente une opportunité unique de discuter le fonctionnement d’une nécropole néolithique, tant au niveau de la composition de l’échantillon inhumé que de l’organisation spatiale. L’analyse du recrutement funéraire montre a priori une absence de sélection pour les individus immatures avec une représentation tout à fait compatible avec une démographie naturelle, ce qui est exceptionnel pour cette période. Par contre, pour les individus adultes, un recrutement particulier est démontré, privilégiant les femmes jeunes. L’organisation spatiale, objectivée par une analyse statistique, témoigne d’une volonté de regroupements des enfants décédés durant la période périnatale, et de leur éloignement par rapport aux hommes adultes et aux adolescents. Cela évoque un statut funéraire particulier pour ces jeunes enfants.